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Posté par le 28 Juin, 2017 dans Événements et expositions | 7 commentaires

Deux jours en Boréalie !

Deux jours en Boréalie !

 

Par collectif

 

C’était un matin pluvieux et venteux du début de mai à la gare Centrale de Montréal, propice aux pensées fébriles et à l’excitation curieuse qui animent ceux qui partent à l’aventure !

 

Armés de potions chaudes et revigorantes, d’écrans tactiles aux lumières fantasmagoriques et d’un surprenant programme en ligne, Amalia, Francesca, Matt, Tiffany et Yu, cinq braves explorateurs des Horizons imaginaires, embarquaient dans le train qui les amènera au Congrès Boréal, un rassemblement d’individus bien insolites dont les folles passions pour la science-fiction et le fantastique ont animé, le temps d’une fin de semaine, les lieux magiques du Monastère des Augustines de Québec.

Voici leur compte rendu collectif du séjour qu’ils y ont fait, accompagnés de Mathieu, leur enseignant de français !

 


 

 

Les 6 et 7 mai derniers, alors que la période des examens de fin de session commençait, on était quelques-uns de l’équipe des Horizons imaginaires à se rendre à Québec, où se tenait cette année le Congrès Boréal. Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas ce congrès, qui existe depuis 1979, il s’agit d’un rassemblement d’amateurs et d’auteurs de science-fiction et de fantastique francophones. Le congrès a lieu dans une ville différente du Québec chaque année – c’était à Mont-Laurier en 2016, et ce sera à Montréal en mai 2018. Il sert de vitrine au milieu de la SFFQ (l’acronyme utilisé dans ce milieu pour « science-fiction et fantastique québécois »), mais aussi de réunion annuelle pour la plupart de gens que compte cette communauté.

 

On avait donc très hâte de découvrir le congrès, où on se rendait pour la première fois, comme simples amateurs des genres de l’imaginaire tout comme nouveaux venus dans le milieu de la SFFQ, pour représenter les Horizons imaginaires. On était fébriles à l’idée de rencontrer plusieurs personnalités dont on avait entendu parler ou dont on avait lu certains textes ; on avait hâte de mieux les connaître, de voir ce qu’il y avait d’autre à lire d’eux et de leurs pairs. On était impatient de discuter avec eux de nos intérêts communs pour la science-fiction et le fantastique, de participer aux nombreux panels dont on avait vu les titres intrigants dans le programme du congrès ; bref, on avait de grandes attentes pour cette 38e édition du congrès ! Et ce n’était pas les nuages gris et le mauvais temps qui allaient nous empêcher de profiter de notre fin de semaine à Québec. En effet, même si quelques aspects du congrès nous ont un peu décontenancés ou gênés, notre impression générale en est plutôt positive, et on a vécu une fin de semaine somme toute très enrichissante.

Crédit photo : Tiffany Qian

 

Il faut dire que, pendant les trois heures passées à voyager dans le train, munis de nos cafés et autres boissons chaudes, on a bien profité du voyage pour planifier notre plan de match. En effet, il fallait se séparer les tâches à six, soit Amalia, Francesca, Matt, Tiffany, Yu et Mathieu, l’enseignant de français du Collège Marianopolis qui supervise la plateforme des Horizons imaginaires. Quelles tâches, mis à part simplement faire le tour du congrès, vous demandez-vous peut-être ? Eh bien… Avant tout, on voulait assister au plus grand nombre d’ateliers possibles ; et il y en avait beaucoup (même un peu trop…) ! On a assez vite constaté qu’on n’allait pas pouvoir tout couvrir, même si on était un petit groupe ! En effet, on devait aussi s’occuper de notre kiosque d’information, où on planifiait assurer une présence assidue, afin de pouvoir discuter avec les gens dans la salle de vente, annoncée comme les « voûtes » du monastère ! On avait aussi à gérer notre temps pour pouvoir bien procéder à la remise du Prix des Horizons imaginaires le samedi soir. Et comme certains d’entre nous n’avaient pas encore visité Québec, on voulait prendre un peu de temps pour aller se promener dans le Vieux-Québec et ses environs. (Puis, il fallait bien réserver nos soirées pour « étudier » un peu pour nos examens… oups !) Bref, c’était un programme chargé ! D’ailleurs, il a un peu pris le bord par moments, car on n’avait pas non plus prévu les rencontres qui allaient survenir entre les ateliers, les activités spéciales auxquelles on allait participer et qu’on ne connaissait pas encore (comme le concours d’écriture sur place), ainsi que… la fatigue ! Ça épuise, un congrès, quand l’horaire qu’on s’est fait est surchargé !

 

Une fois arrivé à Québec et qu’on a réussi à trouver l’entrée de l’hôtel du Monastère des Augustines, rendus à l’intérieur, on a vite réalisé que le congrès se tenait dans un très bel endroit ! L’hôtel était moderne, très lumineux, mais il avait aussi su garder le cachet feutré du monastère, un lieu historique qui date du 17e siècle. Bref, c’était un site charmant qui paraissait tout à fait adapté pour recevoir un congrès d’amateurs de fantastique, de récits surnaturels, de magie secrète et d’histoires étranges. Et les chambres qu’on avait réservées étaient un peu petites, mais jolies et confortables, avec leurs propres salles de bain (on le précise, car si vous souhaitez passer la nuit à cet hôtel, sachez que les clients des chambres « authentiques » partagent les mêmes douches et toilettes… 😉 Enfin, comme l’hôtel était situé dans le centre historique de Québec, tout se trouvait à une courte distance à pied : les cafés, les restaurants, les sites touristiques à voir, etc. Bref, on était loin des hôtels beiges où ont souvent lieu les colloques et les conférences ; celui-ci cadrait plutôt bien avec la vraie passion qui émanait des gens du milieu qu’on a croisés dans les couloirs et les salles.

 

En effet, une chose qu’on a rapidement constatée, c’est que la plupart des personnes qui étaient au congrès semblaient réellement heureuses d’y être, comme si l’événement leur permettait de revoir des amis qu’elles n’avaient pas vus depuis longtemps. Il y avait un fort esprit de camaraderie qui se dégageait de ces retrouvailles auxquelles on assistait, et ça se ressentait autant durant les ateliers qu’à l’extérieur des salles où les activités se déroulaient. D’un côté, c’était plutôt amusant et agréable à voir, mais d’un autre, ça devenait un peu lassant, car ça nous confinait souvent dans un rôle de témoin : on avait souvent l’impression d’être des intrus qui avaient infiltré une bande d’amis et, même si les habitués du congrès, soit presque tout le monde sur place, étaient généralement souriants et gentils avec nous, on pouvait sentir une sorte de réticence polie, ou peut-être gênée. Comme il n’y avait pas beaucoup d’autres visiteurs de notre âge, peut-être que les « réguliers », qui ont déjà leurs habitudes au Boréal, étaient un peu surpris de voir des « jeunes » sur place et qu’ils n’avaient pas le temps ou l’envie ou le réflexe de faire les premiers pas vers nous ? On pourrait nous répondre que c’était à nous d’initier les premiers contacts, mais disons que pour nous, c’était un peu intimidant d’approcher des auteurs ou même de simples visiteurs, qui parlaient déjà entre eux comme s’ils se connaissaient depuis des années. Et notre premier contact avec des gens de l’équipe qui organisait le congrès, au kiosque des inscriptions, est un peu représentatif de cela : courtois en soi, mais un peu confus et gênant… C’est qu’on avait réservé une table pour tenir un kiosque à la salle des ventes, pour faire connaître notre projet des Horizons imaginaires aux visiteurs, mais on nous a dit qu’elle était déjà occupée pour faire des séances de dédicaces. On s’est donc pris une autre table au hasard, on est allés se trouver des chaises soi-même, bref on s’est arrangés comme des grands, sans trop savoir si c’était normalement comme ça ou non. Ça aurait été plus agréable de sentir qu’il y avait une équipe au courant de ce qu’on venait faire, et peut-être qu’on aurait dû s’annoncer plus clairement à eux avant le congrès. En fait, on aurait bien aimé pouvoir participer à des activités pour socialiser davantage avec les gens, à l’heure du lunch ou entre les tables rondes, pour apprendre à connaître de nouvelles personnes en dehors des tables rondes et des ateliers.  Ça aurait permis d’être moins timides ensuite et d’être capables d’aller leur parler pendant le reste du congrès ! Faudra-t-il attendre une autre année pour tisser davantage de liens ? Si certains nous lisent, dites-nous qu’on se trompe !

Crédit photo : Amalia Greve Danielsen

Du côté de la programmation, la gestion de l’horaire par l’équipe du congrès était efficace, et les panels auxquels on a assisté commençaient et finissaient à l’heure. Il manquait juste un peu de temps entre les ateliers pour souffler, comme on l’a écrit plus haut : si on commençait à parler avec quelqu’un pendant cinq minutes après une table ronde, on finissait par converser pendant le double ou le triple du temps, et on manquait le début de la présentation suivante à laquelle on s’était promis d’assister. En même temps, il y avait beaucoup de panels où aller, donc on pouvait toujours trouver quelque chose à faire, qu’on soit en retard ou non. Donc vu la quantité, il y a eu de belles réussites, mais aussi quelques séances qu’on a moins appréciées, sans doute parce qu’on ne saisissait pas les références du milieu SFFQ qui les rendaient stimulantes pour plusieurs.

 

Par exemple, le panel « Créatures et créations démystifiées, des scientifiques expliquent », qui réunissait les auteurs/slash/scientifiques Philippe-Aubert Côté, Alain Ducharme et Frédéric Raymond et qu’animait Geneviève Blouin, a bien commencé. Les explications que chacun des panélistes faisait de son domaine respectif étaient claires, même si parfois, ça devenait un peu comme une séance de révision pour certains de nos examens prévus une semaine plus tard ! Ce qui était le plus intéressant, et la principale raison pour laquelle on y est allés, c’était de les entendre parler des mauvaises applications de ces phénomènes scientifiques dans différents livres ou films de science-fiction. Si les participants avaient davantage creusé le sujet des « mythes » pseudoscientifiques, on aurait trouvé ça encore plus captivant, mais ils semblaient justement bien se connaître, et ça partait parfois dans tous les sens, dans des parenthèses d’habitués du congrès. Les références nous passaient alors un peu au-dessus de la tête…

 

C’est un peu ce qui s’est produit avec la très attendue « Discussion par la bande-annonce », qui est annoncée comme un moment incontournable du congrès. Animée par le très drôle Christian Sauvé, qui signe notamment les chroniques sur le cinéma de la revue Solaris et qui a vraiment le tour pour faire rire son auditoire, cette discussion est en fait une séance de visionnement de plusieurs bandes-annonces de films à venir, autant de futurs navets clairement identifiables que de grosses productions américaines très attendues. Les spectateurs sont invités à commenter les bandes-annonces, généralement par des commentaires assez ironiques et cinglants ; c’était parfois drôle, mais honnêtement, on ne savait pas trop pourquoi certains films avaient été sélectionnés. Étaient-ils tous censés être mauvais ? Se moquait-on aussi de films qu’on avait hâte de voir, comme un hommage plutôt brutal pour des longs métrages qu’on est normalement gênés d’aimer ? En fait, de notre côté, on avait souvent envie de voir plusieurs des films qui étaient ridiculisés par le public, et on se posait surtout des questions sur nos goûts… Est-ce que ça voulait dire qu’on n’aimait pas les œuvres qu’il « fallait » aimer ? Est-ce qu’il y a une grosse rupture entre ce que la plupart des jeunes de 16-20 ans aiment en SF et ce que des amateurs plus âgés du genre préfèrent ? Il y avait quelque chose d’un peu lourd dans la surenchère sarcastique et, au final, on aurait vraiment préféré que Christian Sauvé guide un peu plus les visionnements et qu’il garde le contrôle, qu’il fasse ses propres commentaires allumés avec une sélection plus restreinte de films, parce qu’il était vraiment intéressant à écouter. C’était donc un peu long, un peu confus, et un peu « malaisant », pas trop notre genre d’humour. Et à la demande de l’hôtel, il a fallu terminer l’activité plus tôt que prévu, à cause du bruit.

 

Une activité qu’on a toutefois franchement aimée, c’est celle du « Maltraitement de textes », durant laquelle l’auteur Yves Meynard, qui anime ce jeu littéraire, lit des passages de plusieurs œuvres de science-fiction aux qualités plus que discutables. D’autres auteurs lisent ensuite différentes suites possibles ; cependant, l’une est la vraie, et les autres sont des pastiches écrits pour l’occasion. L’auditoire doit ensuite tenter de reconnaître la suite réelle, en votant à main levée. Cette année, les auteurs qui participaient au maltraitement de textes étaient Geneviève Blouin, Alain Ducharme, Julie Martel et Pascale Raud, qui ont su nous amuser et nous surprendre avec leurs textes hilarants. Dans l’ensemble, il y avait un bon dosage entre l’animation pince-sans-rire d’Yves Meynard, les lectures des extraits et les parties interactives où il fallait voter pour l’extrait authentique.

 

Côté tables rondes, la séance « Écritures : les marchés de la nouvelle » nous a permis d’entendre de judicieux conseils d’un des invités français du congrès, Jean-Claude Dunyach, ainsi que de représentants du milieu SFFQ, soit Ariane Gélinas, Michèle Laframboise, Guillaume Voisine et Alain Ducharme, qui assurait aussi l’animation de la table. Le sujet était très intéressant et donnait beaucoup d’idées et de trucs utiles, notamment pour les jeunes comme nous qui auraient envie d’écrire. Ce qui était aussi agréable, c’était de voir qu’il y avait place à la discussion avec le public, qui pouvait facilement poser ses questions à tout moment ou émettre ses hypothèses. D’ailleurs, dans la salle, plusieurs professionnels étaient présents, ce qui dynamisait encore plus la discussion. Bref, on a pu mieux comprendre comment fonctionne l’édition et la publication des nouvelles au Québec et en France. C’était informatif et pratique, ce que devrait toujours être une bonne table ronde de ce type.

 

Les « Confidences d’auteurs », avec Jonathan Brassard, Claude Lalumière et Véronique Drouin, se sont aussi avérées très pertinentes. Il faut dire que l’ambiance y était un peu différente que lors des autres séances, puisqu’il y avait un peu moins de monde dans la salle et que les panélistes ne semblaient pas, pour la plupart, des habitués issus du milieu SFFQ. On sentait donc un peu moins cette camaraderie qui reliait les participants des autres tables rondes, mais on pouvait voir que les trois écrivains présents étaient d’autant plus heureux de parler de création, de partager leurs réflexions sur l’écriture, de découvrir les habitudes de leurs pairs, et d’échanger avec de nouveaux lecteurs qu’ils rencontraient pour la première fois. C’était une table ronde qui donnait aussi envie d’aller lire les œuvres de ces auteurs ! Aussi, le cas de Claude Lalumière nous a interpellés, puisque ses habitudes d’écriture renvoyaient à quelque chose de particulier pour nous, qui sommes des étudiants francophones à un collège (ou maintenant, à une université) anglophone. L’entendre dire qu’il est incapable de naturellement écrire de la fiction en français nous a surpris, et ce même s’il s’agit de sa langue maternelle ! Il y a là matière à réflexion, et elle n’est pas aussi « black et white » que certains pourraient le croire.

 

Une activité qu’on a failli manquer et qu’on a trouvée géniale, c’est celle du concours d’écriture sur place. Voici comment ça fonctionne : après avoir récupéré le thème du concours et les règlements auprès de Julie Martel, vous avez une heure pour rédiger une nouvelle sur ce thème. Pendant ce temps, vous pouvez vous retirer où bon vous semble, mais vous devez rapporter votre texte à l’heure assignée. Après avoir entendu parler de ce concours pratiquement par hasard, trois d’entre nous ont tenté d’écrire un texte qui a de l’allure, et on s’est rendu compte que les contraintes servaient davantage à motiver et à inspirer l’écriture qu’à la bloquer ! C’est heureusement un concours ouvert à tous, puisqu’il y a deux catégories : une pour les auteurs montants et les jeunes auteurs, une autre pour les auteurs professionnels. Le thème de cette année, le même pour les deux catégories, était « l’eau sous les ponts », et les deux textes gagnants, annoncés le lendemain, paraîtront dans le prochain numéro de la revue Solaris ! C’est ce genre d’initiative qui permet à de nouveaux venus comme nous de sentir qu’ils rejoignent un nouveau cercle d’amis, car ça permet de vivre une expérience d’écriture intense ensemble, avec un retour immédiat de professionnels de l’écriture. Le seul petit bémol, c’est qu’on trouve que le concours n’est pas clairement annoncé aux visiteurs, surtout s’il s’agit de nouveaux visiteurs qui ne sont pas au courant de son existence ! Et ensuite, il faut être en mesure de reconnaître et retrouver Julie Martel, qui est quelque part sur le site, ce qui peut devenir difficile si on ne l’a pas vue plus tôt participer à une table ronde. Peut-être faudrait-il que l’organisation du congrès fasse une meilleure promotion de ce concours, sur place (avec des affiches, peut-être) comme à l’extérieur et à l’avance (sur les réseaux sociaux que fréquentent les jeunes, par exemple, ou auprès des professeurs de français dans les cégeps). Bref, on le referait, et on recommande à tous ceux et celles qui vont au Boréal pour la première fois de tenter leur chance ! On ne sait jamais…

 

Il y a aussi eu les cérémonies des différents prix littéraires qui étaient remis durant le congrès. En effet, comme nous venions pour la première fois au Boréal notamment pour remettre le Prix des Horizons imaginaires au lauréat de la première édition du prix, Jonathan Brassard, l’auteur du roman fantastique Celui qui reste, on était un peu nerveux ! Il s’agissait pour nous du point culminant d’une année de travail assidu, et on a été heureux de présenter ce que ça a donné aux nombreux curieux qui sont venus assisté à notre petite cérémonie. Évidemment, c’était un honneur de remettre le prix à Jonathan Brassard et de lire des extraits d’œuvres finalistes devant leurs auteurs et le reste du public, si attentif. Amalia, Francesca et Tiffany ont fait partie du jury avec une douzaine d’autres étudiants du Collège Marianopolis cette année, et c’était formidable de pouvoir remercier les auteurs qui nous avaient offert autant de plaisir et de belles lectures. On a aussi vraiment aimé répondre aux questions des gens le temps d’une courte table ronde spontanée ; leur intérêt nous a fait chaud au cœur, et le sentiment qu’on partageait notre passion avec eux était super ! Quant aux autres remises de prix, qui ont eu lieu le lendemain, c’était des moments touchants, comme l’a été la remise du Prix Hommage visionnaire à Joël Champetier. On voyait vraiment que le milieu SFFQ est comme une famille et que les gens qui en font partie se soutiennent et se chérissent. Aussi, puisque Tiffany a reçu une mention spéciale grâce à sa nouvelle écrite la veille pour le concours d’écriture sur place, on s’est sentis un peu plus près de tout le monde.

Crédit photo : Tiffany Qian

Somme toute, notre fin de semaine au Congrès Boréal a été très agréable, et les petits « défauts » qu’on a relevés sont surtout symptomatiques d’un état de choses : le milieu SFFQ est plutôt petit, et il semble plus tourné vers des gens qui sont un peu plus vieux que nous. Il y a toutefois beaucoup de jeunes comme nous au Québec qui ont envie de découvrir de la science-fiction et du fantastique différentes de ce qui se fait aux États-Unis, et ces autres jeunes sauraient apprécier le congrès et ce qu’il peut leur faire découvrir si les organisateurs s’assurent d’en faire un événement accessible pour les nouveaux, où il est facile de s’orienter et de se sentir accueillis même si on ne connaît pas déjà tout le monde. Le congrès n’est pas un festival ouvert au grand public, fixé à une seule ville, mais il n’est pas non plus une convention traditionnelle faite que pour des initiés : c’est un rassemblement d’amateurs et de créateurs, qu’on espère de tous les horizons, et c’est ça qui peut donner envie d’y aller. C’est excitant de savoir qu’on va pouvoir y rencontrer des gens qu’on admire, qu’on pourra même y discuter informellement avec eux, sans la pression d’une longue file d’attente comme celles des salons du livre ou des conventions. Mais on aimerait aussi que ça demeure enrichissant, instructif, professionnel et amusant, avec des activités interactives qui nous permettent d’en apprendre plus sur l’écriture et sur les genres de l’imaginaire qu’on aime !

 

Et maintenant, si vous nous disiez comment s’est passée votre visite au congrès ? Quels ont été les meilleurs moments, selon vous ? Qu’auriez-vous aimé voir, mais que vous n’avez pas pu par manque de temps ? Y a-t-il quelque chose qui vous a surpris ? Intrigués ? Ennuyés ? On veut savoir ! 😉

7 Commentaire

  1. Je crois que le premier congrès Boréal donne toujours cette impression d’être tombés au milieu d’un party de famille et de ne pas comprendre les gags qui s’échangent et les références communes! Cependant, comme vous l’avez remarqué, dès la fin de ce premier congrès les gens vous reconnaissent déjà et vous faites « partie de la gang ».

    Par contre, pour l’an prochain, nous allons essayer d’avoir une programmation qui identifiera plus clairement les panels « compréhensibles même si vous n’avez pas assisté à tous les congrès depuis la fondation de Montréal »! :p

    Je ne promets pas, par contre, une absence totale de confusion dans l’organisation ou de références obscures pendant les table-ronde, parce que le congrès finit toujours par prendre un aspect gentiment bordélique… un peu comme un party de famille, quoi!

    Et je suis contente que vous ayez apprécié la partie « voyons quelles œuvres ont bien ou mal utilisé les notions scientifiques » du panel que j’animais. J’aurais aimé qu’on ait le temps d’explorer le tout davantage, mais la physique quantique a fait déraper la discussion vers l’existence de Dieu et… joyeux bordel, disais-je! 😉

    J’espère qu’on vous reverra l’année prochaine! 🙂

    • L’analogie du party de famille est très juste, en effet! Et j’ai bien hâte de voir ce qui est prévu pour l’année prochaine, je compte certainement venir!

    • À mon avis personnel, il y a eu plusieurs bons coups au Boréal cette année, et je suis tombé sous le charme des lieux (même si la section des tables de vente, dans les voûtes, étaient un peu trop à part du reste…)

      Une chose qui serait importante, pour l’an prochain, ce serait de rendre plus visible les activités du congrès (affichage clair, promotion d’activités ciblées l’extérieur du cercle des initiés, etc.). Si le congrès veut recevoir davantage de gens du « grand public », il doit tenir compte que plusieurs vont y aller à n’importe quel moment de la journée, et ne seront pas présents à l’ouverture officielle, où le programme a sans doute été présenté.

      Mais voilà, la formule fonctionne, il suffit d’un peu mieux l’assaisonner et de mieux la répartir pour que ça soit à point. 😉

      • Ouverture officielle où on présente le programme? Il n’y en a même pas eu! lolol! (On va y remédier) Mais oui, l’affichage clair des activités, c’est à travailler. J’ai l’impression qu’avec les ans le congrès a glissé vers un party d’initiés et il faut corriger le tir.

        • En effet, il n’y a pas eu de présentation du programme au moment de l’ouverture officielle. Le programme était présenté dans le cahier distribué à tous les inscrits et il était disponible en ligne.

          Certaines années, on affiche le programme de chaque salle chaque jour sur la porte de la salle (s’il est permis de placarder quelque chose sur la porte), ou à la porte de la salle (si un chevalet est disponible). En gros, c’est une question de temps, de disponibilité de bénévoles, de permissions et de matériel (quatre facteurs distincts et également nécessaires). Donc, en théorie, c’est possible. En pratique, c’est plus compliqué.

          Par conséquent, c’est le programme imprimé qui mobilise le gros des énergies en raison d’un rapport coût:bénéfices plus avantageux — à condition que les congressistes s’en servent. Cette année, il était disponible sous une forme plus petite (plus transportable, en principe) et il était aussi disponible en ligne. Nous avons également exploré la possibilité d’en produire une version pour supports mobiles (tablette, téléphone), mais nos experts nous ont avisé que le temps requis pour ce formatage serait disproportionné par rapport au résultat.

          Sans doute qu’il aurait été possible d’inclure des informations supplémentaires ainsi qu’un mot de bienvenue (et d’explication) aux néophytes. La prochaine équipe devra y voir.

          Cela dit, nous avons fait en 2017 de plus grands efforts que certaines autres années en matière de publicité locale et de communication. Communiqués de presse réguliers et détaillés aux principaux médias, diffusion d’affiches et de dépliants dans les bibliothèques municipales et collégiales de la région, assez long passage à l’émission du matin de Radio-Canada le vendredi du congrès… À l’échelle nationale, nous avons squatté les groupes geeks québécois de Facebook pas mal intensément en plus d’avoir de la pub mur à mur dans les principales revues. Le site internet était actif et en évolution constante.

          J’invite les organisateurs montréalais à faire mieux l’an prochain, mais, moi, je constate que, quelle que soit l’ampleur de nos efforts, nous avons à peu près le même nombre d’inscriptions payées que l’on soit à Québec dans un monastère, à Mont-Laurier dans les Laurentides ou dans un hôtel au coeur de la métropole. Peut-être que nous avons du mal à fidéliser les quelques nouveaux qui se pointent, peut-être qu’une visite leur suffit (c’est une possibilité) ou peut-être que la formule (qui s’adresse à la fois aux pros, aux amateurs d’écriture, aux vrais fans et aux gros lecteurs) atteint ses limites.

          Serait-il possible de faire au Québec l’équivalent, toutes proportions gardées, des Imaginales ou des Utopiales ? Si oui, il faudra un budget nettement plus conséquent (genre, le quadruple du budget actuel) et une autre structure pour le gérer.

          • En effet, l’équipe du dernier Boréal a fait un travail assez remarquable, côté communications et promotion. Par contre, j’ai l’impression que ça n’a été diffusé que dans un réseau d’habitués ; je crois pouvoir parler pour mes étudiants si je dis qu’ils n’ont eux-mêmes rien vu de cela sur les réseaux/sites/lieux qu’ils fréquentent. Une façon de les rejoindre serait donc de passer par le milieu collégial (concours, promotion en lien avec les programmes/cours, etc.) et, sans doute, de les inviter à participer davantage dans le congrès, en passant par leurs propres associations (ex. pour l’équipe de bénévoles), avant d’ensuite passer, pour d’autres éditions du congrès, par des voies moins « académiques ». C’est beaucoup de petits changements, si le congrès veut rejoindre de nouveaux groupes comme celui-ci, et retenir ceux qui se seront montrés intéressés à venir.

            Quant à des festivals comme les Imaginales ou les Utopiales, qui vont chercher plusieurs dizaines de milliers de personnes, leur formule (et leurs budgets) est assez différente de celle du Congrès Boréal : ce sont des festivals grand public, attachés à des villes précises (Épinal et Nantes) qu’ils font vibrer le temps de leurs programmations. Très axés sur les applications extra-culturelles (avec des pôles), organisés autour de thèmes distincts chaque année avec des équipes permanentes, et qui font de la place pour un volet professionnel/scolaire invitant. Des raisons qui expliquent leur succès. 🙂

            Je crois qu’il y a moyen d’avoir quelque chose de similaire pour célébrer de façon plus large l’imaginaire au Québec, mais ce n’est pas la formule « rassemblement d’amateurs et de créateurs » du Boréal qui y convient le mieux – et qui doit y convenir, d’ailleurs. Et je ne crois pas que les deux seraient en compétition non plus, si un festival du genre venait à voir le jour.

  2. Je confirme que j’ai éprouvé la même chose quand j’ai participé à mon premier congrès Boréal… en 1986. Déjà, il y avait beaucoup de gens qui se connaissaient et qui avaient des choses importantes à se dire. Comme j’avais publié deux ou trois textes, mon nom n’était pas absolument inconnu, mais il fallait quand même que je fasse connaissance de visu avec les piliers du milieu à cette époque (dont il ne restait cette année qu’une dizaine de personnes tout au plus, d’ailleurs).

    L’an prochain, en effet, certains de vos noms ne seront plus inconnus. 🙂

    Il convient de se rappeler que le congrès Boréal est organisé à 100% par des bénévoles. En théorie, nous avons assez d’expérience et de jugeote pour savoir ce qu’il faudrait faire. En pratique, nous n’avons pas toujours assez de temps et de personnes pour tout faire. Du coup, le congrès n’est jamais aussi parfait et bien organisé qu’il pourrait l’être…

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